Ostéopathie et troubles de l’oralité : une approche globale pour accompagner les enfants

Ostéopathie et troubles de l’oralité : une approche globale pour accompagner les enfants

Les troubles de l’oralité touchent un nombre croissant d’enfants : refus de s’alimenter, hypersensibilité buccale, sélectivité alimentaire, réflexes nauséeux, etc. Ces comportements peuvent avoir des origines variées et impacter durablement le quotidien de l’enfant et de sa famille. L’ostéopathie, en tant que thérapie manuelle globale, peut jouer un rôle complémentaire précieux dans la prise en charge de ces troubles.

Qu’est-ce qu’un trouble de l’oralité ?

L’oralité désigne l’ensemble des fonctions liées à la bouche : alimentation, succion, déglutition, respiration, mastication, phonation… Un trouble de l’oralité se manifeste par des difficultés dans ces fonctions, sans cause anatomique ou organique clairement identifiée.

On distingue deux types principaux de troubles :

  • L’oralité alimentaire : refus ou évitement de certaines textures, hypersensibilité aux goûts, nausées lors de la mastication, vomissements, alimentation très sélective…
  • L’oralité verbale : difficultés à produire certains sons, troubles de l’articulation ou retard de langage.

Ces troubles peuvent apparaître dès la petite enfance et sont parfois liés à une prématurité, un frein de langue restrictif, un reflux gastro-œsophagien, une diversification alimentaire difficile, ou encore un environnement stressant.

Le rôle de l’ostéopathie dans la prise en charge

L’ostéopathie repose sur une approche globale du corps. Elle cherche à restaurer la mobilité des tissus (muscles, os, fascias, viscères…) pour favoriser l’équilibre général du patient. Chez les enfants présentant des troubles de l’oralité, l’ostéopathe va explorer plusieurs axes :

1. Mobilité crânienne et oro-faciale

Le crâne et les os de la face jouent un rôle fondamental dans la succion, la mastication et l’élocution. Des tensions ou asymétries (suite à une naissance difficile, à un torticolis congénital, ou à un frein restrictif de langue) peuvent perturber la fonction orale.

L’ostéopathe va alors travailler sur les structures crâniennes, la mâchoire, les muscles péribuccaux ou encore la langue pour restaurer leur liberté de mouvement.

2. Système digestif et viscéral

Certains troubles alimentaires peuvent être liés à des inconforts digestifs (reflux, constipation, ballonnements…). L’ostéopathie viscérale permet de relâcher les tensions autour de l’estomac, du diaphragme et des intestins, favorisant une meilleure digestion et réduisant les inconforts associés à l’alimentation.

3. Régulation du système nerveux autonome

Chez les enfants hypersensibles, anxieux ou ayant vécu des expériences médicales ou alimentaires stressantes voire traumatisantes, le système nerveux peut rester en état d’alerte permanent. L’ostéopathie peut aider à rééquilibrer le système nerveux autonome (sympathique / parasympathique), pour diminuer les réactions de défense, favoriser l’apaisement et améliorer la relation à la nourriture.

Une prise en charge pluridisciplinaire

Il est essentiel de souligner que l’ostéopathie ne se substitue pas à une prise en charge médicale, orthophonique ou psychomotrice. Elle intervient en complément, au sein d’un accompagnement coordonné. Selon les cas, une collaboration avec :

  • un pédiatre,
  • une orthophoniste spécialisée en oralité,
  • un psychologue,
  • un ergothérapeute ou un diététicien peut s’avérer nécessaire.

À partir de quel âge consulter ?

Il est possible de consulter un ostéopathe spécialisé en pédiatrie dès les premières semaines de vie, notamment si :

  • l’enfant refuse le sein ou le biberon,
  • semble gêné lors de la succion,
  • présente des tensions dans le visage, la bouche ou le cou,
  • ou en cas d’antécédents comme un frein de langue, une césarienne, une prématurité ou une hospitalisation néonatale.

Pour les enfants plus grands, l’ostéopathie peut être proposée dès l’apparition de comportements alimentaires inhabituels ou persistants.

Conclusion

Les troubles de l’oralité sont souvent complexes et multifactoriels. L’ostéopathie, en tant qu’approche douce et individualisée, peut jouer un rôle complémentaire essentiel dans leur prise en charge. En travaillant sur les tensions physiques, les inconforts digestifs et l’équilibre neurovégétatif, l’ostéopathe contribue à restaurer une relation plus sereine entre l’enfant, son corps et l’alimentation.

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